Les trois mâles sont sur la femelle, et tous trois se disputent le beau rôle pour pouvoir féconder la femelle. Ce que je ne savais pas au moment de prendre ces photos, c'est que la fécondation n'aura lieu que lorsque l'un d'entre eux, ayant gagné les bonnes grâces de Madame, pourra passer sous cette dernière pour le vrai accouplement, lequel ne durera que quelques secondes, juste le temps de déposer sa semence dans l'abdomen de la femelle. Ceci n'empêche pas Madame de gambader tranquillement sur la souche, comme si de rien n'était, pendant que ces messieurs se livrent à leur courre frénétique (et pour cause, ils sont surexcités par la dose de phéromones que la femelle a émise il y a quelques heures) La femelle, pour le moment "vide", va ainsi pouvoir fabriquer et développer ses oeufs, qui faute de fécondation auraient été immédiatement éliminés de son abdomen.
Ceci signifie que toute femelle pleine d'oeufs a forcément été fécondée, et pondra forcément.
Mais ne vous étonnez pas si vous ne voyez jamais de petits dans votre bac, car d'abord ceux-ci sont minuscules (1 à 2 mm) et les pontes ont lieu en général la nuit (je n'ai eu la chance d'assister qu'à une ponte en direct et en plein jour, un gros coup de bol). Ensuite, même dans le cas où les petits survivraient plus de quelques heures (peu probable car les poissons sont toujours très friands de ces proies fraiches !...), la survie des zoés de Caridina Japonica est d'une semaine en eau douce, car il leur faut ensuite de l'eau salée pour pouvoir se développer.
La bête à quatre dos...
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